Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient pas prendre pour acquis que c’est maman qui donne les biberons la nuit ni acquiescer en bon mari quand la mère de leur bébé leur demande de changer une couche pleine; ils devraient détecter qu’elle l’est et s’en charger eux-mêmes sans jamais se demander si c’est à eux de s’en occuper parce qu’il va de soi que ce n’est pas une tâche attitrée à un sexe donné.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient pas attendre que leur partenaire leur pointe le plancher sale pour le nettoyer; ils devraient constater qu’il l’est et sortir la moppe parce qu’ils n’ont pas envie de vivre dans un endroit sale ni d’attendre que quelqu’un d’autre règle le problème pour eux.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient faire une brassée de foncé comme s’il s’agissait d’un grand exploit dont ils renoteront la grandeur à leur partenaire à l’infini; ils devraient s’adonner à cette tâche en la considérant comme plus que normale parce qu’il va de soi qu’on ne porte pas du linge sale.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient pas proposer une soirée de repos à la mère de leurs enfants lorsqu’elle est crevée comme s’il s’agissait d’un incroyable cadeau; ils devraient participer assez activement au quotidien pour qu’elle ne soit pas en permanence au bout du rouleau.
Les pères ne devraient pas aider.
Lorsque leur partenaire annonce qu’elle veut sortir, ils ne devraient pas accepter de garder les enfants en soupirant; ils devraient assumer le fait que prendre soin des petits fait partie intégrante de leur vie et que si les mamans ne leur font pas sentir qu’elles leur rendent un énorme service chaque fois qu’ils mettent le nez dehors, c’est un principe qui fonctionne des deux bords.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient pas croire qu’en passant la tondeuse, en amenant la voiture au garage et en pelletant le balcon l’hiver, ils remplissent leur part du contrat et qu’ils peuvent se croiser le bras; en observant la mère de leurs petits aller ne serait-ce qu’une seule journée, ils devraient réaliser que cette vision est bien loin d’une quelconque équité.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils ne devraient pas attendre de directives pour prendre le lead de la routine du soir, inscrire les petits au cours du samedi ou s’impliquer dans la planification des vacances; ils devraient se sentir assez concernés dans la vie de famille pour avoir envie de s’y impliquer de leur plein gré.
Les pères ne devraient pas aider.
Ils devraient cesser de penser qu’il suffit d’attendre les ordres de leur partenaire qu’ils surnomment parfois « Germaine » pour considérer avoir fait leur part; ils devraient s’impliquer dans la maison sans directive ni marche à suivre parce qu’il va de soi de participer activement et équitablement aux tâches domestiques et au soin des enfants quand on est parent.
Les pères ne devraient pas aider parce qu’aider revient à donner un coup de main à la personne en charge des opérations alors qu’eux aussi le sont.
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