Ceci est une adaptation libre du poème « White Boy Privilege » de Royce Mann.
Chères femmes, je suis désolé;
Chers Noirs, je suis désolé;
Chers Américains d’origine asiatique, chers Amérindiens, chers immigrants qui viennent ici à la recherche d’une vie meilleure, je suis désolé;
À tous ceux qui ne sont pas des garçons blancs de la classe moyenne ou supérieure, je suis désolé.
J’ai commencé ma vie tout en haut de l’échelle, tandis que vous naissiez tout en bas.
Je dis que je changerais de place en un instant,
Mais si l’occasion se présentait, le ferais-je vraiment ?
Probablement pas, parce que j’aime trop mon statut pour ça.
Je ne dis pas que je veux qu’on reste sur des échelons différents ;
Je ne dis pas qu’une partie de moi ait jamais aimé que ce soit ainsi, c’est évident.
Je dis juste que j’aime être privilégié;
Et je ne suis pas prêt à y renoncer.
J’aime être privilégié parce que je peux dire « putain » sans que personne prétende que les gens nés avec ma couleur de peau ont une bouche sale;
J’aime être privilégié parce que je n’ai pas à passer une heure chaque matin à me maquiller pour répondre à des standards de beauté;
J’aime être privilégié parce que je peux m’inquiéter de savoir quel genre de nourriture sera dans mon assiette plutôt que de me demander si j’aurai de quoi manger;
J’aime être privilégié parce que lorsque je vois un policier, je vois quelqu’un de mon côté.
Quand je suis né, une histoire de réussite avait déjà été écrite pour moi;
Toi, on t’a donné un stylo et pas de papier;
J’ai toujours trouvé ça injuste, mais je n’ai jamais osé prendre la parole, parce que j’avais trop peur.
Maintenant, je me rends compte que tout le monde devrait avoir les privilèges que j’ai.
Il est choquant que nous vivions encore dans un monde où l’on juge une personne par la taille de son salaire, la couleur de sa peau ou son sexe;
Il est choquant que nous disions à nos enfants que ce ne sont pas leurs choix, mais leurs chromosomes, qui décident de la couleur de leurs vêtements et de la longueur de leurs cheveux;
Mais surtout, il est choquant que nous niions tout cela. Que nous prétendions vivre dans un monde égalitaire;
On dit que les femmes peuvent voter mais elles peuvent aussi diriger un pays, posséder une entreprise et lancer une balle courbe redoutable.
On ne leur en donne simplement pas la chance.
Je sais que ce n’est pas nous, les garçons blancs d’aujourd’hui qui avons créé ce système, mais on en profite chaque jour;
On ne remarque pas ces privilèges, parce qu’ils ne se présentent pas sous forme de choses qu’on gagne, mais plutôt par l’absence d’injustices qu’on endure.
À cause de mon genre, je peux regarder n’importe quel sport à la télé, et avoir l’impression que ça pourrait être moi un jour;
À cause de mon genre je n’aurai jamais peur de marcher dans la rue le soir;
À cause de ma race, je peux manger dans un restaurant chic sans que le personnel de service ne s’attende à ce que je vole les couverts;
Grâce au salaire de mes parents, je vais dans une école qui rapproche mes rêves au lieu de les repousser.
Chers garçons blancs, je ne suis pas désolé.
Je me fiche que vous pensiez que les féministes prennent le contrôle du monde;
Que le mouvement Black Lives Matter soit devenu un peu trop fort, parce que ça, c’est des conneries.
Je comprends que le changement puisse faire peur, mais l’égalité ne devrait pas vous effrayer.
À tous les garçons blancs, il est temps d’agir comme une femme;
D’être forts et de faire la différence.
Il est temps de prendre l’échelle dont nous sommes au sommet,
Et de la transformer en un pont qui nous rassemblera enfin tous.
Pour lire le poème original : Teen’s ‘White Boy Privilege’ slam poetry goes viral | CNN